À propos de Code Rouge en général
Code Rouge est un mouvement de désobéissance civile fondé par des activistes, des étudiant·es, des grands-parents et des citoyen·nes, soutenu·es par diverses organisations et groupes d’action tels que Greenpeace, Youth for Climate, Grandparents pour le Climat, Extinction Rebellion, Réseau ADES, Vredesactie, Ineos Will Fall, Stop Alibaba et Gauche Anticapitaliste.
Toute personne prête à utiliser la désobéissance civile en faveur de politiques climatiques plus justes et d’une société sans combustibles fossiles est la bienvenue.
Code Rouge s’inspire de plateformes d’action similaires à l’étranger, telles que Ende Gelände, qui mobilisent des milliers de personnes pour des actions disruptives de désobéissance civile en faveur d’une société juste et sans énergie fossile.
Certainement pas. Des millions de personnes concernées sont descendues dans la rue ces dernières années pour réclamer une action climatique et sociale ambitieuse et juste. Nous constatons des progrès. Mais les changements réels et systémiques se font attendre, tandis que le climat déraille sous nos yeux et que les conditions de vie d’un nombre croissant d’habitant·es se détériorent. Nous vivons une période que l’on peut qualifier de Code Rouge pour l’humanité et le vivant dans son ensemble.
Les changements majeurs de l’histoire sont souvent le fruit d’actions massives de désobéissance civile. Des gens ordinaires prêts à protester et à enfreindre la loi pour faire avancer le changement ensemble. Sans violence, mais avec détermination. C’est également ce que nous prévoyons avec Code Rouge.
Nous communiquerons à ce sujet au moment opportun, nous aimons garder une part de mystère 🙂
Les actions de Code Rouge viseront toujours les pollueurs reliés aux énergies fossiles, et nous avons déjà donné un indice en mai en annonçant que notre deuxième action viserait Engie.
Code Rouge œuvre pour une société où les grands pollueurs n’ont plus droit de cité, où chacun a un accès équitable à l’énergie et où les personnes sont aidées à se détourner des combustibles fossiles, dangereux pour le climat. Une société où l’énergie renouvelable détenue par les pouvoirs publics entraîne moins de pollution, moins de dépendance à l’égard de régimes qui ne sont pas dignes de confiance, et plus de paix. Une société où la transition vers des énergies renouvelables durables concerne tout le monde, y compris les plus vulnérables. Une société avec plus d’égalité sociale, le respect des droits fondamentaux de chacun, des factures d’énergie moins élevées, des emplois durables et sûrs dans une industrie respectueuse du climat, une meilleure qualité de vie et de meilleures perspectives d’avenir pour nos enfants et nos petits-enfants.
Vous trouverez sur cette page les revendications de Code Rouge.
À propos d’Engie
Engie est l’entreprise la plus émettrice de CO2 en Belgique et engrange des milliards de bénéfices grâce aux prix exceptionnellement élevés de l’énergie, tandis qu’au même moment, le dérèglement climatique est devenu une réalité du quotidien, ici mais avant tout pour la majorité globale dans d’autres parties du monde, et que de nombreuses personnes se retrouvent, du fait de la crise énergétique, dans des difficultés financières supplémentaires. Malgré cela, Engie continue sans être inquiétée sa politique du business-as-usual.
Engie s’en met plein les poches
Engie bloque la révolution énergétiquenécessaireEngie est bien plus qu’un symbole. C’est une entreprise dont l’histoire est directement liée à celle de l’accaparement des richesses, à la désinformation et au greenwashing, aux projets dévastateurs pour l’environnement et le climat… Une histoire loin d’être finie, qui montre l’emprise des grands pollueurs fossiles sur notre avenir.
Les nouvelles capacités renouvelables construites par Engie ne visent pas à remplacer leurs infrastructures fossile, mais à s’ajouter aux centrales nucléaires et à gaz déjà existantes. Historiquement, les nouvelles sources d’énergie “plus propres” n’ont jamais évincé du marché les combustibles fossiles utilisés précédemment, mais ont seulement entraîné une augmentation de la consommation d’énergie.
En tant qu’entreprise cotée en bourse, Engie n’a aucun intérêt à la réduction de la consommation d’énergie, pourtant nécessaire pour sécuriser notre avenir, et n’est pas prête à céder sa capacité de production d’énergie à la population. Leur “transition énergétique” n’est donc qu’un moyen de faire plus de profit et de se donner une bonne image, c’est du greenwashing pur et simple.
Code Rouge organise des actions pour attirer l’attention sur le grand coupable de cette crise climatique et énergétique : l’industrie des énergies fossiles. Mais nous attendons bien sûr des interventions de la part des politiques, et ce de façon urgente.
Engie est le symbole d’une industrie qui réalise aujourd’hui des bénéfices records alors que les gens ne peuvent plus payer leurs factures d’énergie. De plus, elle continue d’investir dans les énergies fossiles sans se soucier de l’environnement, de la justice sociale et des droits humains, alimentant ainsi des conflits sanglants dans de nombreuses régions du monde. Nous exigeons de nos responsables politiques qu’ils s’engagent pleinement dans une transition résultant dans l’abandon des combustibles fossiles, à laquelle tout le monde peut participer, et que les grands pollueurs fossiles et les grandes puissances y contribuent à leur juste mesure.
À propos de la désobéissance civile
Nous choisissons de communiquer publiquement et de nous mobiliser pour une action majeure de désobéissance civile. Nous le faisons pour rendre l’action accessible à tou.te.s. Notre action suivra les principes de l’action directe non violente et nous comptons sur la police pour comprendre nos motivations et le droit constitutionnel de manifester.
Nous ne partons pas de ce postulat. Mais il va de soi que Code Rouge informera tou.te.s les participant.e.s des risques liés à toute action de désobéissance civile. Il y a beaucoup de personnes dans notre mouvement qui ont l’expérience de ce type d’action. Avant, pendant et après l’action, Code Rouge prendra soin des participant.e.s et veillera au respect des principes de non-violence de notre action.
Avant, pendant et après l’action, Code Rouge s’occupera des participant.e.s. Cela inclut le soutien pour toute poursuite judiciaire des personnes non violentes participant à l’action. Nous comptons également sur la solidarité et le soutien du mouvement climatique belge dans son ensemble.
Code Rouge a été fondé par un groupe diversifié de grands-parents et de jeunes pour le climat, de mouvements civiques, de groupes d’action et d’ONG du mouvement climatique. L’action de juillet offrira différents niveaux d’engagement et sera accessible à tou.te.s. Toutes les personnes qui participent à une marche pour le climat ne se joindront pas forcément à une action de désobéissance civile. Mais nous constatons que beaucoup de personnes sont de plus en plus mécontentes de l’absence d’actions décisives de la part des gouvernements de ce pays en matière de politiques climatiques et sociales. Nous les invitons à nous rejoindre dans l’action !
Les sondages indiquent que de nombreux Belges sont préoccupé.e.s par les conséquences de la crise climatique et énergétique. Mais nous comprenons que la manière actuelle de mener la politique climatique aliène les gens et les rend récalcitrants. Tout le monde doit être impliqué dans la transition vers l’abandon des combustibles fossiles. En outre, les grands pollueurs comme TotalEnergies et Engie ne devraient plus avoir voix au chapitre. C’est notre message et nous pensons que beaucoup de Belges s’y retrouvent.
La crise climatique, énergétique, sociale et économique plonge toujours plus de familles et de travailleur.euse.s de la classe ouvrière et moyenne dans des difficultés financières. Pendant ce temps, les grands pollueurs historiques comme TotalEnergies ou Engie se portent à merveille et réalisent d’énormes bénéfices. Leur greenwashing conduit notre société à la catastrophe et l’empoisonne. Les politiciens les récompensent par des primes et des rabais qui aggravent la crise climatique, mais leurs travailleur.euse.s restent dans l’incertitude quant à leur avenir.
À propos du gaz
La combustion de gaz fossile dans les centrales électriques au gaz prévues en Belgique pourrait émettre entre 300 000 et 2,4 millions de tonnes de CO2 par an (en fonction de la taille et du nombre d’heures de fonctionnement de la centrale), tout au long de sa durée de vie d’environ 25 à 30 ans. Ces émissions de CO2 n’incluent même pas les fuites de méthane qui se produisent lors de l’extraction et du transport du gaz fossile, qui sont systématiquement sous-déclarées et sous-réglementées. Ces fuites de méthane ne sont pas surprenantes quand on sait que le gaz naturel est essentiellement constitué de méthane, un gaz à effet de serre extrêmement puissant qui provoque un réchauffement environ 80 fois plus important que le CO2. En bref, le “gaz naturel” n’est ni plus ni moins que du méthane. Pour cela, il n’y a qu’un seul endroit sûr : le sous-sol, où il se trouve déjà.
Pour faire court, la réponse est non.
Quand on entre dans les détails, la réponse est, à notre avis, la suivante. Pendant des décennies, les gouvernements nationaux ont chacun refusé la responsablitié de commencer à mettre en œuvre des politiques climatiques audacieuses, avant de finalement se mettre au travail. Une fois de plus, le gouvernement belge pense qu’il peut autoriser une augmentation considérable des émissions de CO2 sur son propre territoire du fait de la subvention et de la construction de nouvelles centrales au gaz, en supposant que les autres pays de l’UE réduiront leurs émissions en compensation. Il est temps que tous les gouvernements, en particulier ceux d’un pays riche et historiquement pollueur comme la Belgique, prennent leurs responsabilités.
Outre cet argument moral, il existe trois autres raisons pour lesquelles le système européen d’échange de quotas d’émission (ETS) ne compensera surement pas toutes les émissions des nouvelles centrales à gaz.
Premièrement, l’ETS n’est pas conforme à un budget carbone équitable qui nous permettrait de maintenir le réchauffement mondial en dessous de 1,5 °C. Les pays de l’UE, comme la Belgique, colonisent l’atmosphère et provoquent des catastrophes climatiques principalement aux dépens des populations du Sud. Les émissions de gaz à effet de serre doivent être réduites à zéro dans les dix prochaines années.
Deuxièmement, l’ETS ne réglemente que les émissions de CO2, pas celles de méthane.
Troisièmement, un argument plus technique. Il existe aujourd’hui, et très probablement dans les années à venir, une offre excédentaire significative pour les émissions de gaz à effet de serre dans le système d’échange de quotas. Certes, l’UE a mis en place une Réserve de Stabilité du Marché. Ce mécanisme permet de retirer des quotas du marché en cas d’offre excédentaire. De cette manière, le plafond global d’émissions de l’UE diminue ou, en d’autres termes, les entreprises peuvent globalement émettre moins que ce qui avait été fixé à l’origine dans le système d’échange de quotas d’émission. C’est une plutôt bonne chose.
Toutefois, si d’importantes installations industrielles sont ajoutées dans un avenir proche, comme les nouvelles centrales au gaz en Belgique, elles pourront simplement acheter des quotas excédentaires, ce qui entraînera une diminution du nombre de quotas retirés du marché par le mécanisme RSM. Dans ce contexte, il n’est pas garanti que les nouvelles centrales à gaz belges évinceront du marché les anciennes centrales au charbon situées ailleurs dans l’UE. En effet, en utilisant des quotas qui seraient autrement retirés du marché, les centrales au gaz belges peuvent effectivement augmenter les émissions européennes.
Les centrales à gaz équipées d’un système de captage du carbone ou fonctionnant à l’hydrogène dit “vert” sont le rêve des compagnies d’électricité et des écomodernistes. Ces rêves sont pourtant loin de la réalité.
Les contes de fées du “captage et du stockage du carbone” et de la production d'”hydrogène propre” existent depuis longtemps. Il a été démontré à maintes reprises que ces technologies sont de fausses et dangereuses promesses pour l’avenir et qu’elles ne font rien d’autre que de justifier l’expansion des infrastructures de gaz fossile dans le présent. L’usine d'”hydrogène bleu” de Shell au Canada, par exemple, qui a fait l’objet de nombreux débats et a été largement subventionnée, a émis plus de gaz à effet de serre qu’elle n’en a capturé, aggravant ainsi la crise climatique au lieu de l’atténuer.
À propos de l’énergie nucléaire
La prolongation de la durée de vie des réacteurs nucléaires de Doel 4 et de Tihange 3 au-delà de l’arrêt légalement prévu en 2025 est, tout d’abord, pratiquement irréalisable en termes de coûts et de délais pour effectuer les mises à jour de sécurité et les travaux juridiques. Contrairement aux prolongations illégales de la durée de vie en 2015, la Cour constitutionnelle a décidé cette fois-ci qu’une consultation publique approfondie devait avoir lieu.
La prolongation ou même l’expansion de l’énergie nucléaire n’est pas non plus souhaitable. L’énergie nucléaire est antidémocratique et maintient la production d’énergie entre les mains de quelques multinationales. Les risques d’accidents nucléaires demeurent et il n’existe aucune solution pour la gestion des déchets radioactifs qui restent dangereux pendant des centaines de milliers d’années. Plus important encore, l’énergie nucléaire n’est pas renouvelable, mais dépend de l’extraction continue de l’uranium. Ces chaînes d’approvisionnement néocoloniales causent des dommages inacceptables aux communautés marginalisées où la matière première est extraite.
Par ailleurs, en exploitant 7 réacteurs nucléaires, Engie* a accumulé une montagne de déchets nucléaires, dont une partie très radioactive qui le restera pendant une éternité, 240.000 ans pour le Plutonium. Engie n’a mit de coté que 11 Milliards faire face au coût du traitement et du stockage de ces déchets, évalué à 45 Milliards au moins (et ce montant est revu à la hausse régulièrement par les gouvernements). Engie profite de la décision du gouvernement de prolonger l’exploitation des réacteurs Doel 4 et Tihange 3 pour exercer un chantage sur l’État belge et ne plus payer pour sa pollution (en voulant limiter le paiement de sa dette au montant déjà mis de côté, 11 milliards sans révision possible).
À propos de la sobriété énergétique
Pour faire court, nous n’avons pas besoin de nouvelles centrales à gaz après être sortis du nucléaire pour répondre à nos besoins énergétiques. La sécurité d’approvisionnement consiste à répondre à la demande d’énergie à tout moment de l’année. Comme il y a des pics de demande, une grande partie de la capacité de production d’énergie est à peine utilisée. Il en va de même pour les nouvelles centrales à gaz. Il est important de noter que la CREG, l’organe de surveillance du marché de l’énergie, a corrigé le gestionnaire de réseau Elia en 2021 pour avoir largement surestimé les besoins en nouvelles centrales à gaz.
Au-delà des discussions sur les chiffres, il est frappant de constater que tout le monde parle d’une augmentation de la capacité plutôt que d’une diminution de la demande. Au lieu de construire de nouvelles centrales à gaz coûteuses pour faire face à de rares pics, la demande industrielle dans les secteurs à forte consommation d’énergie et très polluants peut également être réduite aux heures de pic, à condition bien sûr que les travailleur.euse.s soient correctement compensé.e.s. Le gestionnaire de réseau néerlandais Tennet, par exemple, a étudié les secteurs industriels qui pourraient le plus facilement être mis hors tension pour réduire la demande. Dans le contexte néerlandais, l’industrie pourrait éteindre 3 400 MW, soit l’équivalent de quatre nouvelles grandes centrales à gaz. Les ménages, les hôpitaux, les transports publics, etc. sont absolument essentiels et doivent être prioritaires à tout moment.
Les sources d’énergie renouvelables sont plus fiables que jamais, en particulier l’énergie éolienne offshore. Grâce aux nouveaux câbles d’interconnexion avec les pays voisins, la variabilité des énergies renouvelables s’aplanit encore davantage en raison des différentes conditions météorologiques en Europe. En outre, les prévisions météorologiques permettent de prévoir la production des énergies renouvelables et de planifier les activités industrielles en conséquence, comme nous l’avons vu plus haut.
Outre le problème de la demande de pointe, il est également important de réduire la demande globale d’énergie. Moins on consomme d’énergie, plus il est facile qu’elle soit sourcée avec des énergies renouvelables.
À l’échelle mondiale, les énergies renouvelables ne remplacent pas les combustibles fossiles, elles ne font qu’augmenter la demande d’énergie qui ne cesse de croître (voir le graphique ci-dessous).

Utiliser moins d’énergie n’est donc pas seulement une option, c’est une nécessité. Actuellement, presque tous les scénarios climatiques sur lesquels s’appuient le GIEC et nos gouvernements reposent sur des quantités totalement irréalistes d'”émissions négatives” au cours de la seconde moitié du siècle. Or, les technologies capables d’éliminer activement le CO2 de l’atmosphère n’existent pas, sont extrêmement risquées ou ridiculement chères à l’échelle appropriée. Moins de consommation d’énergie, c’est moins de coûts d’investissements, plus de sécurité d’approvisionnement et moins de mines pour l’extraction des matériaux nécessaires aux énergies renouvelables et aux batteries.
C’est à nous d’en décider. Dans d’autres pays européens, un certain nombre d’initiatives ont vu le jour pour explorer cette voie, par exemple Neue Ökonomie en Allemagne ou négaWatt en France. Une première étape importante pour les décideur.euse.s politiques consisterait à prendre au sérieux ces scénarios de faible demande énergétique. Le gouvernement fédéral est habilité à demander à Elia et au Bureau fédéral du Plan de réaliser des études supplémentaires sur ces scénarios. Cela pourrait nous aider à comparer les coûts et les avantages sociaux et environnementaux du choix entre le gaz fossile, le nucléaire ou des scénarios socialement justes de faible consommation d’énergie.
Le marché de l’énergie est structuré de telle sorte que le prix du kWh est déterminé par le coût de la centrale électrique la plus chère qu’il faut faire tourner pour répondre à la demande. Si le prix du gaz augmente, cela se répercute sur les prix de toutes les formes de production d’électricité, y compris les énergies renouvelables. Une solution pour éviter que des centrales fossiles dites de pic n’aient à être construites pour combler les manques en période de faible capacité du solaire et de l’éolien serait de renverser le problème de la sécurité d’approvisionnement en basant la consommation sur la capacité de production d’un moment donné, et non l’inverse.
Le risque de pénurie de production d’électricité a déjà été étudié et un plan de délestage a été élaboré pour éviter un scénario de “black-out”. Ce plan prévoit une répartition en tranches et en lieux et la décision finale reste entre les mains des ministres. Cela signifie qu’aucun hôpital, école, centre de soins ou transport public ne sera privé d’électricité en cas de baisse de la production, si l’on choisit de privilégier ces secteurs par rapport aux secteurs industriels, par exemple, qui consomment beaucoup d’énergie.