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À propos de Code Rouge en général

Qui ou qu'est-ce que Code Rouge ?

Code Rouge est un mouvement de désobéissance civile fondé par des activistes, des étudiant·es, des grands-parents et des citoyen·nes, soutenu·es par diverses organisations et groupes d’action tels que Greenpeace, Youth for Climate, Grandparents pour le Climat, Extinction Rebellion, Réseau ADES, Vredesactie, Ineos Will Fall, Stop Alibaba et Gauche Anticapitaliste.

Toute personne prête à utiliser la désobéissance civile en faveur de politiques climatiques plus justes et d’une société sans combustibles fossiles est la bienvenue.

Code Rouge s’inspire de plateformes d’action similaires à l’étranger, telles que Ende Gelände, qui mobilisent des milliers de personnes pour des actions disruptives de désobéissance civile en faveur d’une société juste et sans énergie fossile.

Pourquoi ce mouvement et les actions qu'il prévoit sont-ils nécessaires ? Les marches pour le climat et les autres actions du mouvement climatique ont-elles échoué ?

Certainement pas. Des millions de personnes concernées sont descendues dans la rue ces dernières années pour réclamer une action climatique et sociale ambitieuse et juste. Nous constatons des progrès. Mais les changements réels et systémiques se font attendre, tandis que le climat déraille sous nos yeux et que les conditions de vie d’un nombre croissant d’habitant·es se détériorent. Nous vivons une période que l’on peut qualifier de Code Rouge pour l’humanité et le vivant dans son ensemble.

Les changements majeurs de l’histoire sont souvent le fruit d’actions massives de désobéissance civile. Des gens ordinaires prêts à protester et à enfreindre la loi pour faire avancer le changement ensemble. Sans violence, mais avec détermination. C’est également ce que nous prévoyons avec Code Rouge.

Où va se dérouler l’action exactement ? Qu'allez-vous faire ?

Nous communiquerons à ce sujet au moment opportun, nous aimons garder une part de mystère 🙂

Les actions de Code Rouge viseront toujours les pollueurs reliés aux énergies fossiles, et nous avons déjà donné un indice en octobre en annonçant que notre troisième action viserait le secteur aérien.

Qu'espérez-vous ? Quelles sont vos exigences ?

Code Rouge œuvre pour une société où les grands pollueurs n’ont plus droit de cité, où chacun a un accès équitable à l’énergie et où les personnes sont aidées à se détourner des combustibles fossiles, dangereux pour le climat. Une société où l’énergie renouvelable détenue par les pouvoirs publics entraîne moins de pollution, moins de dépendance à l’égard de régimes qui ne sont pas dignes de confiance, et plus de paix. Une société où la transition vers des énergies renouvelables durables concerne tout le monde, y compris les plus vulnérables. Une société avec plus d’égalité sociale, le respect des droits fondamentaux de chacun, des factures d’énergie moins élevées, des emplois durables et sûrs dans une industrie respectueuse du climat, une meilleure qualité de vie et de meilleures perspectives d’avenir pour nos enfants et nos petits-enfants.

Vous trouverez sur cette page les revendications de Code Rouge.

À propos de l’aviation

Pourquoi s'en prendre au secteur aérien ?

Bien que ce ne soit de secret pour personne que l’aviation est un désastre pour le climat, impose des conditions de travail incertaines et exerce un impact calamiteux sur la nature, l’agriculture et la santé, cette industrie bénéficie toujours de nombreux avantages fiscaux et de subventions se comptant en millions d’euros, lui permettant de croître au-delà des limites planétaires, et ce au bénéfice des 1 %, responsables de plus de la moitié des émissions des vols de passagers. Pourtant, c’est la majorité globale des communautés marginalisées, précarisées et racisées qui en paie le prix. Il est grand temps de freiner l’industrie de l’aviation et de lui faire prendre un virage radical, en donnant la priorité aux personnes et à la planète.

Consultez notre page « Pourquoi l’aviation ? » pour plus de détails.

Quelles solutions proposez-vous ?

Nous présenterons une liste de revendications plus détaillée à l’approche de l’action, mais nous proposons dès à présent trois mesures : l’arrêt immédiat des subventions à l’aviation, l’interdiction des jets privés et la décroissance radicale du secteur de l’aviation.
Pourquoi ?

  • La suppression des subventions à l’aviation est une solution simple pour limiter la croissance insoutenable de l’industrie aéronautique, car ce secteur a jusqu’à présent bénéficié d’allègements fiscaux et de subventions injustes qui ont stimulé cette croissance.
  • Les jets privés sont le moyen de transport le plus polluant et sont intrinsèquement injuste, car c’est la majorité de la population mondiale qui subit l’impact climatique des escapades d’une petite minorité d’ultra-riches.
  • La solution la plus efficace pour limiter l’impact climatique du secteur de l’aviation est tout simplement de réduire radicalement le nombre de vols dans le monde d’ici à 2030. Si les solutions technologiques peuvent nous permettre de réduire quelque peu l’impact des avions, elles ne font rien pour les années critiques jusqu’en 2030 et n’apportent de ce fait pas de solution suffisante au problème.
De nombreux activistes participant à Code Rouge ont pris l'avion à un moment ou à un autre. N'est-ce pas de l'hypocrisie ?

Code Rouge vise le secteur de l’aviation, pas les personnes qui prennent l’avion. Nous ne voulons pas stigmatiser les personnes qui prennent l’avion, car elles n’ont souvent pas d’autre choix. Les diasporas et les personnes déplacées n’ont souvent pas d’autre moyen de rester en contact avec leur famille. Et pour les voyages en Europe, les billets de train sont en moyenne 2,6 fois plus chers que les billets d’avion pour le même trajet, ce qui rend le train inabordable pour de nombreuses personnes. Ce ne sont pas les consommateur.ice.s qui sont à blâmer, mais les subventions et les allégements fiscaux accordés par notre gouvernement, ainsi que les stratégies tarifaires agressives de l’industrie, qui sont à l’origine de cette situation. C’est donc l’industrie de l’aviation – et non les personnes qui prennent l’avion – que nous visons par cette action.
Il faut l’admettre, beaucoup d’activistes prenant part à Code Rouge ont déjà pris l’avion, et essayent désormais de s’en passer. Mais il y a des limites à ce que l’on peut faire en tant qu’individu, quand le gouvernement subventionne le secteur avec les impôts que l’on paie ! Par ailleurs, un vol de 4 heures en jet privé émet autant de CO2 qu’un ménage belge moyen en un an. Les actions individuelles sont importantes, mais nous avons besoin d’un changement systémique pour obtenir des réductions significatives des émissions de ce système polluant. C’est pourquoi nous demandons l’interdiction des jets privés et la fin des subventions à l’aviation, entre autres, afin de faire une différence substantielle à un niveau systémique.

Les aéroports sont des lieux sensibles en termes de sécurité - comment vous assurerez-vous que votre action n'entraînera pas de risques de sécurité majeurs ?

Nos actions sont soigneusement conçues de manière à garantir la sécurité de toutes les personnes se trouvant sur le site de l’action et aux alentours. Nos actions ne mettront personne en danger, respecteront l’intégrité physique de chaque personne et informeront sur les règles de sécurité dans la zone d’action qui sont liées à la présence de combustibles fossiles. Nous resterons calmes, confiants et veillerons les uns sur les autres. Bien que les infrastructures fossiles doivent être démantelées, nous ne chercherons pas à causer des dommages irréversibles aux équipements ou aux infrastructures.

Mais l'aviation ne représente-t-elle pas une petite partie des émissions mondiales de gaz à effet de serre ?

Pour l’instant, peut-être, mais l’aviation est la source d’émissions provenant des transports qui connaît la croissance la plus rapide. Les projections montrent que les émissions tripleront d’ici à 2050 si l’industrie ne change pas rapidement de cap. Ça représenterait un quart du budget carbone mondial restant pour un scénario à 1,5° C. Ainsi, si nous ne freinons pas rapidement la croissance de l’aviation, celle-ci représentera une part importante des émissions mondiales de CO2, sans parler des autres effets néfastes de l’aviation sur le climat, tels que les émissions d’oxydes d’azote, la suie et les traînées de condensation. Outre l’augmentation rapide de l’impact de l’aviation sur le climat, de nombreux vols ne sont tout simplement pas nécessaires. L’excès de vols touristiques, la tendance croissante du commerce électronique expédié par fret aérien et l’essor du secteur des jets privés ne sont pas nécessaires dans une économie centrée sur l’humain et la planète. Il sera beaucoup plus difficile de réduire les émissions de l’aviation alors qu’elles représentent déjà un quart du budget carbone mondial prévu pour 2050. Il est donc essentiel d’intervenir dès maintenant !

Qu'en est-il des carburants durables pour l'aviation et de l'électrification des avions ?

Les carburants durables pour l’aviation et l’électrification des avions sont la réponse toute faite de l’industrie aéronautique lorsqu’on l’interroge sur son impact sur le climat, mais il s’agit encore aujourd’hui de solutions très hypothétiques. De un, il n’y a tout simplement pas assez de carburants durables produits que pour faire une différence significative, les projections montrant que les SAF (Sustainable Aviation Fuels) ne représenteront que 19 % des carburants utilisés par les compagnies aériennes d’ici 2040. Les carburants durables pour l’aviation sont avant tout une stratégie de l’industrie pour paraître plus verte et une stratégie à long terme pour réduire les émissions. De deux, beaucoup rêvent d’électrifier l’aviation, mais le déploiement à grande échelle de ces technologies est presque impossible à court terme, car les avions actuels sont beaucoup trop lourds pour cette technologie. Et de trois, en ce qui concerne le décollage et l’atterrissage verticaux électriques: le problème est qu’il s’agit de loin de la manière la plus inefficace de voyager électriquement, et qu’elle entrerait en concurrence avec d’autres secteurs pour les ressources limitées des batteries, ce qui n’en fait guère un progrès.

En d’autres termes, les solutions technologiques proposées par l’industrie aéronautique sont pour la plupart un rêve lointain qui ne permet pas de réduire l’impact de l’aviation sur le climat à court terme. Au mieux, ces solutions technologiques réduiront légèrement les émissions de l’aviation, mais elles entreront en concurrence avec d’autres secteurs qui ont gravement besoin des mêmes ressources limitées pour fournir des services essentiels à nos sociétés aujourd’hui. Et ce alors que l’aviation est largement remplaçable – pensez aux vols en jet privé et aux vols de courte distance. Les scientifiques s’accordent tou.te.s à dire que le seul moyen de limiter les émissions de l’aviation à court terme est de réduire considérablement le secteur. Étant donné que nous nous approchons rapidement de points de basculement irréversibles, c’est de solutions à court terme telles que la réduction de l’aviation qu’il faut mettre en place aujourd’hui.

Alors maintenant, vous nous privez aussi de nos vacances ?

Aujourd’hui, les Européens sont poussés à prendre l’avion plutôt que le train pour leurs vacances, pour une simple question de prix. Les voyages internationaux en train sont en moyenne deux fois plus chers que les vols, on ne peut donc pas reprocher aux gens de prendre l’avion plutôt que le train. Cette différence de prix n’est pas du fait des voyageur.euse.s, nous ne les blâmons donc pas. Elle est principalement due au traitement préférentiel accordé par nos gouvernements aux compagnies aériennes sous la forme d’allègements fiscaux et de subventions, ainsi que d’investissements dans l’infrastructure des compagnies aériennes. Nous attendons donc avant tout de nos gouvernements qu’ils corrigent cette injustice et fassent en sorte que les voyages en train pour les vacances à travers l’Europe soient faciles et abordables. L’une de nos solutions est par exemple le « Climate Ticket » – un billet unique qui vous donne accès à toutes les formes de transport public à travers le pays jusqu’à la frontière, pour un prix très abordable. Ce système a déjà connu un grand succès en Allemagne et en Autriche et pourrait être étendu à toute l’Europe afin de rendre le train plus accessible et plus attrayant que l’avion. Ainsi, tout le monde pourrait se rendre dans des endroits magnifiques de manière durable.

À propos de la désobéissance civile

Vous annoncez que vous allez faire de la désobéissance civile avec une foule de personnes. Ne vous attendez-vous pas à une forte répression policière ?

Nous choisissons de communiquer publiquement et de nous mobiliser pour une action majeure de désobéissance civile. Nous le faisons pour rendre l’action accessible à tou.te.s. Notre action suivra les principes de l’action directe non violente et nous comptons sur la police pour comprendre nos motivations et le droit constitutionnel de manifester.

Et si la police décide d'intervenir par la répression ?

Nous ne partons pas de ce postulat. Mais il va de soi que Code Rouge informera tou.te.s les participant.e.s des risques liés à toute action de désobéissance civile. Il y a beaucoup de personnes dans notre mouvement qui ont l’expérience de ce type d’action. Avant, pendant et après l’action, Code Rouge prendra soin des participant.e.s et veillera au respect des principes de non-violence de notre action.

Qui sera responsable des éventuels problèmes ou conséquences juridiques pour les participants à l'action ?

Avant, pendant et après l’action, Code Rouge s’occupera des participant.e.s. Cela inclut le soutien pour toute poursuite judiciaire des personnes non violentes participant à l’action. Nous comptons également sur la solidarité et le soutien du mouvement climatique belge dans son ensemble.

Qui peut participer ? Cette action est-elle réservée aux écologistes radicaux ?

Code Rouge a été fondé par un groupe diversifié de grands-parents et de jeunes pour le climat, de mouvements civiques, de groupes d’action et d’ONG du mouvement climatique. L’action de juillet offrira différents niveaux d’engagement et sera accessible à tou.te.s. Toutes les personnes qui participent à une marche pour le climat ne se joindront pas forcément à une action de désobéissance civile. Mais nous constatons que beaucoup de personnes sont de plus en plus mécontentes de l’absence d’actions décisives de la part des gouvernements de ce pays en matière de politiques climatiques et sociales. Nous les invitons à nous rejoindre dans l’action !

Avec ce type d'action radicale, n'êtes-vous pas en train d'alimenter le sentiment anti-climat qui existe chez beaucoup de gens ? Les gens ne risquent-ils pas de décrocher ?

Les sondages indiquent que de nombreux Belges sont préoccupé.e.s par les conséquences de la crise climatique et énergétique. Mais nous comprenons que la manière actuelle de mener la politique climatique aliène les gens et les rend récalcitrants. Tout le monde doit être impliqué dans la transition vers l’abandon des combustibles fossiles. En outre, les grands pollueurs comme TotalEnergies et Engie ne devraient plus avoir voix au chapitre. C’est notre message et nous pensons que beaucoup de Belges s’y retrouvent.

La crise climatique, énergétique, sociale et économique plonge toujours plus de familles et de travailleur.euse.s de la classe ouvrière et moyenne dans des difficultés financières. Pendant ce temps, les grands pollueurs historiques comme TotalEnergies ou Engie se portent à merveille et réalisent d’énormes bénéfices. Leur greenwashing conduit notre société à la catastrophe et l’empoisonne. Les politiciens les récompensent par des primes et des rabais qui aggravent la crise climatique, mais leurs travailleur.euse.s restent dans l’incertitude quant à leur avenir.