Avec trois actions de masse au cours des deux dernières années, Code Rouge/Rood a rassemblé des milliers de voix contre les industries de l’énergie fossile et de l’aviation. Ces industries sont les piliers du système économique extractif, exploiteur et polluant sous lequel nous vivons. Pour abolir les injustices et entretenir une planète vivable pour les générations à venir, ce système capitaliste doit changer dès MAINTENANT. Il est grand temps de mettre l’ère des combustibles fossiles derrière nous et de construire ensemble un avenir socialement juste et durable.
Le temps presse et pourtant, les actions concrètes ne sont pas à la hauteur du problème. Chacun·e d’entre nous peut déjà constater les conséquences de la crise climatique dans son quotidien. Pour les plus privilégié·es, il peut sembler que nous n’en soyons qu’au début. Pour celles et ceux qui ont perdu leurs proches aux canicules, leurs maisons aux inondations et leurs récoltes aux sécheresses… Le mal est déjà fait.
Les industries qui tirent profit des combustibles fossiles utilisent leur pouvoir économique et politique pour éviter de prendre leurs responsabilités. Mais la crise climatique nous rattrapera tou·tes. Nous ne pouvons pas leur permettre de continuer à fermer les yeux et à faire comme si de rien n’était. C’est pourquoi nous sommes de retour.
TotalEnergies, Engie, l’industrie aéronautique, tenez-vous prêts.
NOS OBJECTIFS
Les climatologues nous disent depuis des décennies que nous devons cesser d’utiliser les combustibles fossiles dès à présent afin de réduire les dommages sociaux et environnementaux dus au changement climatique. Pourtant, avides de superprofits, nos trois cibles précédentes ne cessent d’intensifier leurs activités :
- TotalEnergies continue d’investir massivement dans l’augmentation de la production de pétrole et de gaz, de l’ordre de 3 % au cours des cinq prochaines années.[1][2][3]
- Engie planifie toujours la construction de nouvelles usines de gaz fossile ici en Belgique.[4]
- Les aéroports de Liège et d’Anvers se développent afin d’accueillir davantage de vols commerciaux, de vols de fret et de vols privés.[5][6]
En Belgique, les citoyen·nes paient directement le prix de ces activités nuisibles. Nous les payons, non seulement en subissant leurs conséquences environnementales ainsi que sur notre santé, mais aussi par le biais des subventions généreuses et des allègements fiscaux offerts par nos gouvernements. Nombreu·ses sont celles et ceux qui, aujourd’hui, peinent à joindre les deux bouts face à des prix qui montent en flèche. Pendant ce temps, l’industrie des combustibles fossiles réalise des bénéfices records sans payer le vrai coût de leur ambition destructrice :
- TotalEnergies a réalisé un bénéfice record de 19,8 milliards d’euros en 2023, le pétrole et le gaz restant leurs principales sources de revenus.[7][8]
- Engie vise à plus que doubler son bénéfice net en 2024, pour atteindre 5,6 milliards d’euros. [9]
- La Belgique perd jusqu’à 700 millions d’euros par an en sous-taxant l’aviation.[10]
TotalEnergies, Engie et l’industrie aéronautique prétendent s’engager à réduire leurs émissions, mais leurs actions révèlent qu’il s’agit de greenwashing pur et simple. Ils ont pris le contrôle de la révolution énergétique, dictant son rythme et bloquant toute action climatique afin de continuer à exploiter les combustibles fossiles le plus longtemps possible.[11]
Il est vain d’attendre de nos cibles qu’elles se détournent réellement des énergies fossiles dans les conditions actuelles, quelle que soit la bonne ou mauvaise volonté de leurs dirigeants, ou leurs opinions personnelles sur la crise climatique. Tous les signaux économiques, politiques et juridiques les encouragent à maintenir le statu quo.
Nous visons TotalEnergies, Engie et l’industrie aéronautique, non pas en raison des personnes qui les utilisent ou qui y travaillent, mais parce qu’ils sont les moteurs d’un système capitaliste destructeur. Dans ce système, ce sont les personnes qui en bénéficient le moins qui souffrent le plus. Les bénéfices de l’industrie ne vont même pas aux travailleur·euses, mais aux 1 % qui détiennent de larges parts dans ces entreprises. Notre société a besoin d’emplois équitables dans une économie à faibles émissions de carbone. Les syndicats et les travailleur·euses doivent être étroitement associés à l’élaboration de plans de reconversion qualitative pour les travailleur·euses des industries polluantes appelées à disparaître. Nous devons démocratiser le lieu de travail, reprendre le pouvoir sur nos vies et décider collectivement de l’avenir que nous voulons.
Nous visons également nos représentant·es politiques, qui ont toujours soutenu et soutiennent encore aujourd’hui ces industries avec de l’argent, des infrastructures, des permis, de l’influence. Leur rôle à jouer dans cette liberté d’agir de manière destructrice qu’ont ces entreprises est énorme. Cela les rend complices. Nous les exhortons à faire des choix différents.
SE BATTRE POUR LE CHANGEMENT
Les systèmes basés sur le capitalisme ne sont pas figés, ils sont construits. Avec de l’imagination, de la volonté, de l’espoir et à travers l’action collective, nous pouvons les changer. Code Rouge/Rood choisit consciemment la désobéissance civile comme méthode d’action, car nous pensons avoir épuisé toutes les méthodes d’action légales. Enfreindre délibérément la loi est notre méthode de dernier recours.
Les grands changements de l’histoire ont souvent eu lieu après des actes de résistance massifs. Des gens ordinaires ont choisi de résister et de s’organiser, d’enfreindre la loi, d’exiger le changement. Pensez à l’impact du mouvement des droits civiques aux États-Unis, qui a lutté contre la ségrégation raciale. Ou au mouvement néerlandais pour le climat, qui a obtenu du gouvernement qu’il cesse de financer des projets pétroliers et gaziers à l’étranger en 2021, grâce aux blocages répétés des autoroutes. Ou encore le soulèvement soudanais de 2019, où des femmes, en quête de justice et de paix, ont organisé des manifestations qui ont rassemblé des milliers de personnes pour réclamer un avenir démocratique. Cela a fonctionné dans le passé, et cela fonctionnera pour nous aujourd’hui.
Les systèmes ne sont pas gravés dans la pierre, ils sont construits. Avec de l’imagination, de la volonté, de l’espoir et une action collective, nous pouvons les changer.
Nous voulons vivre dans un monde où l’on se soucie davantage du bien-être collectif et de la santé des écosystèmes que de la croissance économique et de la consommation sans fin. Alors, élevons nos voix une fois de plus, pour une société dans laquelle nous :
- Respectons les limites planétaires et les droits humains, au lieu de les déshonorer.
- Choisissons la résilience à long terme plutôt que les profits à court terme.
- Utilisons les impôts pour le bien de tous·tes, et non pour saboter notre propre avenir.
- Répondons aux besoins fondamentaux de chacun·e, en s’appuyant sur la solidarité, la justice et la paix.
S’OPPOSER À UN SYSTÈME CAPITALISTE MONDIAL
Le système dans lequel TotalEnergies, Engie et l’industrie aéronautique opèrent est fondé sur une oppression qui dépasse largement les frontières, en alimentant guerres et violations des droits humains dans le monde entier. Bien que les personnes ordinaires vivant dans les sociétés occidentales ne soient pas à blâmer pour tous les problèmes mondiaux, nous en portons la responsabilité (historique). Notre élite politique et nos multinationales ont créé ce système d’inégalités et d’oppression pendant la période coloniale et l’entretiennent encore aujourd’hui. Nous devons reconnaître son existence et y résister activement si nous voulons voir s’opérer un véritable changement.
Pour nous attaquer à ce système mondial, il nous faut un mouvement mondial prêt à la riposte. Nous devons nous tendre la main, écouter et apprendre des gens et des communautés dans nos propres rues et à l’autre bout du monde. Nous sommes tous·tes lié·es. Nous sommes le plus grand nombre. Ils sont le petit nombre. Nous sommes des allié·es. Agissons comme des allié·es. Dans une société qui utilise la violence comme moyen de contrôle et d’oppression, c’est un privilège de pouvoir se lever. Avec Code Rouge, nous ne considérons pas ce privilège comme acquis. C’est pourquoi nous nous dressons contre un système capitaliste, en tant que partie d’un mouvement global, pour combattre l’oppression ici, là, et dans le monde entier.
A TotalEnergies, Engie et à l’industrie aéronautique, nous disons : il est temps de cesser cette destruction que vous semez. Nous sommes de retour et nous ne reculerons pas.
Et à vous, qui lisez : Nous avons besoin de vous. Rejoignez-nous.
[1] https://totalenergies.com/company/ambition/strategy
[2] https://totalenergies.com/sites/g/files/nytnzq121/files/documents/2024-07/totalenergies_factbook-2023_2024_en_pdf.pdf (p5)
[3] https://www.clientearth.org/projects/the-greenwashing-files/total/
[4] https://corporate.engie.be/en/energy/gas
[5] https://gresea.be/Boom-du-fret-aerien-lie-au-e-commerce-Liege-Airport-en-premiere-ligne-malgre
[6] https://www.vrt.be/vrtnws/nl/2023/10/27/vlaanderen-subsidieert-de-vakantievluchten-van-de-rijken/
[7] https://www.lemonde.fr/en/environment/article/2024/02/07/totalenergies-makes-its-biggest-profit-ever_6501210_114.html
[8] https://totalenergies.com/sites/g/files/nytnzq121/files/documents/2024-02/TotalEnergies_PR_4Q23_Results.pdf
[9] https://www.brusselstimes.com/1166696/engie-posts-net-profit-of-e1-9-billion-in-first-half-of-2024
[10] https://www.transportenvironment.org/uploads/files/tax_gap_report_July_2023-1.pdf
[11] https://gresea.be/Les-multinationales-vertes-demasquees